Livres
Enfants et adolescents en mutation
mode d'emploi pour parents, éducateurs, enseignants et thérapeutes.
2020 : 8ième édition revue et augmentée - ESF éditeur
Quatrième de couverture
Nos enfants sont des « mutants ». Aujourd’hui, les parents, les enseignants, les éducateurs et les psychothérapeutes sont confrontés à une question cruciale : accepter ou ne pas accepter de comprendre ce qui se passe dans la tête des enfants et des adolescents contemporains et dont ils sont contraints de constater que cela ne ressemble à rien de ce qu’ils connaissent : l’ensemble des repères sur lesquels ils croyaient pouvoir compter pour le comprendre ont perdu leur pertinence.
De fait, nous assistons à l’émergence d’une nouvelle normalité très différente de celle à laquelle nous sommes habitués, nous assistons au façonnement d’un psychisme radicalement différent du nôtre.
Cette différence génère entre nous et nos enfants et adolescents une grande perplexité ; à l’école, en famille, en institution, cette perplexité produit un climat de violence dont les adultes croient être les victimes, alors que la méconnaissance dans laquelle ils sont de la mutation psychosociétale en cours les conduit à en être les co-auteurs aveugles.
Jean-Paul Gaillard nous propose ici une description point par point de ces différences apparemment si peu conciliables qu’elles conduisent les politiques et les universitaires à les considérer comme déviantes, porteuses de pathologies ou de délinquance, alors qu’elles ne sont qu’une nouvelle façon d’être normal. Parents, enseignants et éducateurs trouveront dans cet ouvrage les pistes nécessaires à une compréhension-action leur permettant de renouer le contact et le dialogue avec ces enfants et adolescents qu’il est important de considérer comme des « mutants ».
Jean-Paul Gaillard est thérapeute systémicien de la famille et du couple, membre titulaire de la Société Française de Thérapie Familiale (SFTF) et de l’Euroean Family Therapy Association (EFTA), psychanalyste (ex EFP). Il est praticien-enseignant-chercheur (maître de conférences habilité à diriger des recherches en psychopathologie) et formateur en approche systémique (thérapie et travail en institution). Membre actif du Conseil Exécutif du Réseau Intelligence de la Complexité (MCX-APC), il travaille à l’intégration des modèles de la complexité dans l’action éducative et thérapeutique.
Guy Hardy : S’il te plaît ne M’aide pas
L’aide sous injonction administrative ou judiciaire. Ères, Relations, 2001.
Ce livre écrit en collaboration avec Marianne Bellens, Christian Defays, Claude De Hesselle, Hubert Gerrekens, Frédéric Muller, théorise une expérience de terrain, réalisée par des travailleurs sociaux, auprès d’un public sans demande. Le livre de Guy Hardy et de ses collègues démontre, et puis démonte, un contre sens logique au sein de l’aide contrainte. Il y a un paradoxe : nous recevons la mission d’aider des gens qui ne veulent pas l’être ! On pourrait s’arrêter là et conclure que l’aventure est simplement impossible. Or, l’intérêt de Guy Hardy est sans aucun doute qu’il ne s’arrête pas à une porte fermée sur la route. Ce faisant il montre comment aider des gens qui au départ refusent néanmoins l’aide, et surtout il montre quelle aide leur donner. L’exercice est tentant, d’autant plus que l’expérience se déroule en milieu ouvert, dans un cadre sans murs, sans contrainte réelle, qui possède une haute violence naturelle. Par cette expérience, Hardy et ses collègues illustrent l’un des phénomènes remarquables de ce tournant de siècle : l’émergence de travailleurs sociaux compétents et formés qui s’aventurent sur des terrains où psychologues et psychiatres n’avaient jusque là pas acquis de compétences nouvelles. Ce livre montre combien l’émergence du travailleur social en tant qu’alter ego d’autres disciplines, d’autres savoirs, d’autres compétences, est aujourd’hui devenu un phénomène de société : confronté à la violence du milieu, des quartiers, de la rue ; confrontés aux publics qui ne fréquentent pas les thérapies et les consultations, les travailleurs sociaux se trouvent désormais contraints de développer une « inventivité de survie », afin d’innover des modèles permettant d’engager leur mission d’aide, tout en se protégeant eux-mêmes. Et, forcément, ces modèles sont de nature à forger une culture nouvelle, laquelle donne au travailleur social une compétence qu’il n’avait jamais eue jusqu’ici, et l’oriente vers une fonction nouvelle en plein développement : celle du sociothérapeute.
Guy Ausloos : La compétence des familles
temps, chaos, processus. Ères Relations 1995.
Les neurosciences nous le rappellent avec force : ce n’est pas le thérapeute qui guérit le patient, il aide le cerveau du patient à se guérir lui-même ! On pourrait presque résumer le magnifique livre de Guy Ausloos par cette phrase. La famille est un système qui se bat pour sa conservation et sa perpétuation, et à ce titre la famille développe autant de compétences que de problèmes. La magie de ce livre réside dans ses pré supposés : une opposition au thérapeute, ou au système d’aide, peut être l’expression d’une compétence mal utilisée ou mal comprise. La compétence est une force qui dépend du contexte où elle s’exprime, elle est aussi une force qui peut être contre-productive.
Comment le thérapeute peut-il s’utiliser, se lire lui-même, devenir un acteur de changement pour, non pas enseigner une solution, mais pour faire naître une « auto solution », c’est à dire : une réorganisation des compétences internes à la famille, par réorientation des compétences, ou des « ressources » comme aurait dit Milton.H.Erickson.
Publiant ce livre en 1995, Guy Ausloos se démarque également par une vision presque prophétique des théories de la résilience qu’on pourrait résumer par une sorte d’axiome : « Un désavantage peut devenir un avantage ! » Comment des activités ou des comportements contre productifs peuvent-ils devenir une construction de compétence effective dans un sens de conservation et de perpétuation des individus au sein des systèmes plus larges qui les entourent ?
A ce titre, l’enseignement de Guy Ausloos se construit comme une antithèse du contrôle social dans les interventions psycho éducatives.
Par Ailleurs, par la précocité de sa pensée, Guy Ausloos s’inscrit clairement parmi les précurseurs de la psychologie positive, celle qui cherche à souligner les ressources, les qualités, les compétences à l’usage des familles, mais également à l’usage des systèmes d’aide. S’intéressant aux familles, à leurs membres, et aux systèmes d’interventions tels que les institutions de placement, le travail d’Ausloos dépasse en qualité et en quantité l’épaisseur de ce livre phare qu’est « La compétence des familles ». Vendu à près de 20.000 exemplaires dans le monde francophone, il montre toute la force d’un principe d’intervention convaincant : celle d’intéresser à la fois la pratique privée, et la pratique institutionnelle. Bref, un authentique livre de référence.